Conséquences de la guerre 14-18

À l’issue de la Première Guerre mondiale, les quatre Empires européens ont subitement disparu. Les empires, allemand, austro-hongrois, russe et ottoman laissèrent la place à de nouveaux régimes « démocratiques ».

Cependant, dans ces pays exsangues et « remodelés » après le traité de Versailles, on put constater que les peuples concernés y étaient plus divisés qu’avant la guerre. Ces fractures vont perdurer et même s’amplifier durant tout le 20e siècle dans ces pays, nouveaux, où toutes les institutions étaient à reconstruire.

En Russie, au moment de la disparition de l’Empire et du tsar, la guerre civile vit en premier s’affronter pour le pouvoir, les « bolcheviques » face aux « mencheviques ».

Les premiers, dirigés par Vladimir Lénine, prônaient l’organisation d’un Parti de « cadres » et de révolutionnaires professionnels. Les seconds, avec à leur tête Julius Martov, prônaient un Parti de « masse » avec une adhésion libre et sans filtre relatif, aux origines ethniques ou au niveau de culture des adhérents.

Les bolcheviques, plus nombreux, finirent par s’imposer dans le sang, à la tête des mouvements révolutionnaires et furent à l’origine de l’Internationale Communiste.

La révolution bolchevique de février 1917 fut à l’origine de grands mouvements populaires, justifiant de profonds bouleversements politiques, dans certains pays, au centre de l’Europe. Ce fut notamment le cas en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Hongrie, mais aussi en France.

Malheureusement, d’autres pays européens, comme le Royaume-Uni qui perdit l’Irlande (du Sud) devenue indépendante en décembre 1921, après deux ans de guerre civile, subirent, eux aussi, de profonds changements qui générèrent des incidences durant tout le 20e siècle.

Pire encore, alors que l’encre du traité de Versailles, n’était pas encore sèche, les cadres militaires allemands, à l’unanimité, réfutaient ce traité et préparaient déjà la revanche armée.

Les services de renseignements des alliés avaient informé, en vain, les gouvernements français et anglais des intentions et des actions en cours, directement au sein de l’armée allemande (la Reichswehr qui deviendra la Wehrmacht en 1935).

En Allemagne, les généraux allemands, dès 1920, préparaient déjà la Seconde Guerre mondiale, avec une armée de 2,8 millions de soldats répartis en 102 divisions. Cette armée, organisée et entrainée dans le plus grand secret, bien avant 1933 et l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, était nettement plus grande que celle de 1914.

La majorité des officiers de la Reichswehr, immédiatement après le traité de Versailles, rejetait le libéralisme, la démocratie et le pluralisme. Ces officiers considéraient le régime de la République de Weimar, comme faible, décadent et source de division du peuple allemand.

La République de Weimar, bénéficiant de la complaisance des gouvernements anglo-américains, chercha constamment à se dédouaner des obligations de « réparations » vis-à-vis de la France et de la Belgique. En désespoir de cause et des menaces, la France fut contrainte, en 1922, d’envoyer des armées dans les territoires de la Ruhr, en Allemagne, pour faire pression, hélas en vain, sur le gouvernement allemand.

En France, l’impéritie, la naïveté générale et le pacifisme des politiciens, dans les gouvernements successifs, furent responsables, après 1914, des moments tragiques de 1940, pour ne pas avoir préparé, en conséquence, les armées françaises.

En France, deux « mondes » se côtoyaient tout en s’ignorant. À Paris, surtout de 1920 à 1929, les « années folles », apportaient le contraste nécessaire avec les années de guerre. Les « soldats » américains avaient importé leur mode de vie avec le jazz, la danse et les revues artistiques.

À Paris, c’était la fête dans les nombreux cabarets ou les brasseries, alors que dans tout le reste du pays, la famine, le chômage et la désolation régnaient. Les bourgeois parisiens ou étrangers, bénéficiaient de l’insouciance de la pénurie extra parisienne pendant que la majorité du peuple français pleurait encore ses millions de morts, de blessés et ses très nombreuses maisons détruites.

Pour la première fois depuis le début de la IIIe République, dans laquelle, la gauche radicale était au pouvoir, cette « gauche » va se scinder en trois factions indépendantes. En plus des gauches « radicale » ou « socialiste » la nouvelle gauche « communiste » issue des rangs socialistes et sous l’influence bolchevique russe, fonda son propre Parti, le PCF (Parti Communiste Français).

En réaction à l’influence grandissante du communisme au sein de la société ouvrière française, des ligues de droites, plus ou moins récentes, virent les adhésions à leur mouvement prendre de l’ampleur. Un phénomène identique fut constaté aussi, dès 1922, en Italie.

La surproduction non anticipée et mal gérée aux États-Unis, dès la fin de la guerre, ajoutée à la « bulle financière » spéculative de Wall-Street, engendra la crise financière d’octobre 1929.

Comme dans un jeu de Dominos, cette crise se répercuta avec une violence inouïe en Europe, d’abord en Allemagne, où les États-Unis étaient devenus le créancier principal des entreprises, puis en France.

Les politiciens des différents gouvernements dans ces pays, incapables d’anticiper et de bien gérer cette crise, devenue progressivement mondiale, vont ainsi faciliter l’arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, par leur inaction et surtout leur pacifisme viscéral.

Les États-Unis, fonctionnant, à nouveau, dans un mode de politique isolationniste, n’avaient pas anticipé leur surproduction, notamment d’automobiles, alors que la guerre en Europe s’achevait dès novembre 1918, tarissant, de fait, les besoins en matériels américains.

Les nouvelles lois après le Crach boursier de 1929 et le « New Deal » du président américain Franklin Roosevelt, en faveur d’une volonté affirmée de retrouver un mode « isolationniste » confortèrent Hitler sur la probable non-intervention des États-Unis, en cas de conflit en Europe.

En France, en Allemagne, en Italie, mais aussi au Royaume-Uni, la relance économique tardait à venir, du fait de la crise financière, mais essentiellement par l’impéritie des gouvernements frileux et trop souvent incompétents, voire corrompus.

Face à une situation économique fortement dégradée due à l’inefficacité et la corruption de nombreux politiciens, dans ces pays, des manifestations contre ces parlementaires furent organisées dès 1934, par des ligues de droite comme de gauche.

Ces rassemblements, généralement pacifistes, furent, à chaque fois, violemment réprimés dans le sang, par la police aux ordres des gouvernements de gauche radicale.

La Société des Nations, « imposée » en 1919, par le président américain Wilson et pourtant rejetée par le Sénat des États-Unis, fut à la source, de grandes tensions en Europe, mais aussi au Moyen-Orient, durant tout le 20e siècle.

Dans ce dernier exemple, ce fut surtout à cause de l’influence, depuis 1917, de quelques lobbys juifs, sur le gouvernement anglais et sur des membres de la SDN, en vue de créer un État sioniste au sein de la Palestine. Ce pays du Moyen-Orient, comme la Syrie, était sous mandat de gestion, attribué en 1920 au Royaume-Uni, par la SDN.

L’absence de moyens militaires à la hauteur de ses responsabilités fit de cette Société des Nations, la responsable, de l’aisance dans la montée du fascisme en Italie et dans la prise du pouvoir des nazis en Allemagne.

Lors de l’élaboration du traité de Versailles et de la création de cette SDN, les anglo-américains étaient totalement opposés aux sanctions à l’encontre de l’Allemagne, pourtant réclamées, à juste titre, par les Français et les Belges.

Clemenceau n’a pas su y imposer les conditions exigées par les Français, à l’instar d’Aristide Briand. Ceux-ci porteront à jamais, pour l’histoire, une lourde responsabilité sur les conséquences de ce traité et notamment la défaite des armées Françaises en 1940. Hélas, la gauche au pouvoir ne renia jamais ses « enfants » même lorsque l’attitude de certains d’entre eux, fut particulièrement néfaste pour la nation.

Incapable d’intervenir, lors de l’annexion, par les nazis, de l’Autriche, en mars 1938, puis de l’invasion de la Bohême, en mars 1939, cette Société des Nations, fut aussi partiellement responsable, des débuts de la Deuxième Guerre mondiale.

La Société des Nations, complètement impuissante, en confiant des mandats à des nations exsangues à l’issue de la Première Guerre mondiale, telles la France, l’Italie ou le Royaume-Uni, a ainsi trompé les peuples qui lui faisaient naïvement confiance.

Après un siècle d’existence de la SDN, devenue l’ONU (en 1946), on peut, sans ambiguïté, déclarer que la création de cette organisation, en 1918, fut une aberration totale et une faute grave des politiciens comme Clemenceau.

 

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Pour lire la suite, voir le chapitre « 1918-1939 » …