La République Impériale
La République Impériale ou la seconde colonisation
La IIIe République fut à l’origine de toutes les étapes de cette seconde colonisation. Comme précisé plus avant, la colonisation de l’Algérie avait commencé en 1830 sous le règne du roi bourgeois Louis-Philippe 1er.
Les motivations profondes de cette nouvelle colonisation avaient la couleur de « l’argent » et donc étaient essentiellement économiques. Bien sûr, le message « officiel » prônait une volonté de civilisation des peuples autochtones et de lutter contre l’esclavage.
En réalité, les nombreux bourgeois, dans les gouvernements de la IIIe République, voyaient là l’occasion de développer divers commerces et ainsi faire fructifier leur fortune personnelle. Il n’y avait aucune volonté politique gouvernementale, ni même une stratégie claire d’expansion du territoire national.
La seconde colonisation se déroula de façon désordonnée, sans plan défini et sans l’approbation du peuple de France. C’est une des raisons pour lesquelles, les forces militaires expéditionnaires étaient très souvent limitées en vue d’éviter des soubresauts politiques en France, en cas de défaillance dans telle ou telle colonie.
Au sein de la chambre des députés, un lobby colonial s’exprimait à travers un groupe parlementaire fondé en 1892. Celui-ci, composé d’environ une centaine d’individus, était sous la direction effective du député d’Oran, Eugène Étienne, un républicain de gauche gambettiste.
La réalité, sur le terrain, n’était pas véritablement simple. Dans certaines de ces colonies, l’accueil des colons et des forces militaires a engendré des rébellions violentes qui furent malheureusement réprimées implacablement et dans le sang.
Les opérations de colonisation par la France, en l’absence d’une véritable force navale comme au Royaume-Uni, touchèrent principalement l’Afrique et le sud de l’Asie.
L’Afrique de l’Ouest fut conquise entre 1883 et 1896. Ce fut le tour du Sahara vers 1900 avec la construction d’un chemin de fer, allant jusqu’à Colomb-Béchar.
À l’est du continent africain, l’île de Madagascar deviendra une colonie française en 1896, après une longue et laborieuse campagne militaire.
En 1891, une Confédération indochinoise fut instituée et comprenait une colonie (la Cochinchine) et quatre protectorats (Cambodge, Tonkin, Annam, Laos). Cette Confédération entraîna la création en France d’un sous-secrétariat d’État aux Colonies en 1894. Celui-ci fut transformé ultérieurement en un ministère à part entière.
En 1895, se constitua l’Afrique-Occidentale française puis en 1910, l’Afrique-Équatoriale.
Au 21e siècle, la plupart de ces colonies ont repris leur indépendance, à l’exception de la Nouvelle-Calédonie. Malgré les aspects négatifs de cette seconde colonisation, tant pour les Autochtones que pour la France, on notera quelques points positifs dans la construction d’infrastructures comme les hôpitaux, les routes, les ports, le chemin de fer, les écoles et enfin, l’alphabétisation des populations.
Cette seconde colonisation, fruit des différents gouvernements de la IIIe République, avec le recul de l’histoire, était manifestement une erreur, surtout à la veille de la Première Guerre mondiale.
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Pour lier la suite, voir le chapitre « La crise de Tanger » …