1918-1939

Ces deux décennies, entre 1918 et 1939, furent très pénibles et terribles pour la France et les Français des territoires hors de Paris. En effet, la Première Guerre mondiale, enfin terminée et gagnée principalement par les armées françaises, laissa la place à la désillusion générale et la famine, essentiellement dans les départements du nord et de l’est.

Le retour des départements de la Moselle et de l’Alsace, au sein de l’État français, se fit souvent au prix de nombreuses difficultés pour leurs habitants. Il fallut rétablir dans ces départements toutes les conditions administratives, entraînant des exceptions, comme la loi sur la laïcité de 1905, totalement inapplicable en l’état des circonstances.

L’impuissance, l’impéritie, la corruption généralisée et surtout le pacifisme des politiciens de la IIIe République, tant dans les gouvernements que dans les deux Assemblées, rendirent, entièrement prévisible, la revanche des armées allemandes. Celle-ci se réalisa aisément, hélas, en mai 1940.

En France, la guerre ayant empêché les élections législatives depuis 1914, il fallut attendre 1919, en vain, pour voir une nouvelle constitution de la chambre des députés.

Hélas, les changements ne furent pas suffisamment probants et touchèrent très peu la constitution et les actions, généralement inefficaces, voire néfastes, des gouvernements successifs. En effet, l’entre-soi dans la sphère politicienne de la IIIe République, trop bien ancrée, depuis longtemps, ne permit aucune véritable modification, pourtant indispensable.

Les Allemands, soutenus par les Anglais, inventèrent de nombreuses excuses pour se dispenser de payer, à la France et la Belgique, les indemnités de guerre prévues à la suite du traité de paix de Versailles. Le gouvernement britannique ne souhaitait pas revoir la France retrouver sa première place économique et militaire en Europe.

La situation économique alors de la France était catastrophique, ce qui n’empêcha pas les États-Unis de réclamer le remboursement intégral, dès 1922, des emprunts pour les efforts à la guerre.

Si la guerre était finie sur le territoire français, les conséquences du traité de paix de Versailles et les implications de la Société des Nations (SDN) furent à l’origine de nombreux conflits armés en Europe et même en Orient.

En Allemagne, une très grande partie de l’armée allemande démobilisée (plus de 450.000 hommes) ayant conservé illégalement leurs armes, participa aux préparatifs de la « revanche » dès 1920. Ceux-ci représentèrent l’ossature « militaire » du futur Parti « national-socialiste » (SA), très proche du prochain chancelier Hitler.

En Italie, le gouvernement post 1918, frustré par le non-respect des accords de Londres d’avril 1915 et les rebuffades franco-britanniques de 1935-1936 dans l’aventure éthiopienne, finira par rejoindre le camp des Allemands, pourtant ennemis d’hier. Les errements et la trop grande faiblesse militaire de la SDN, contribuèrent sensiblement à ce changement d’alliance.

Dès 1922, dans certains pays européens comme l’Italie, la Roumanie et la Hongrie, des peuples profondément déçus par la corruption de « politiciens » firent le choix de suivre des régimes plus autoritaires tels les mouvements fascistes.

Beaucoup d’entre vous savent que la Deuxième Guerre mondiale a réellement débuté en Europe, le 2 septembre 1939, directement après l’invasion de la Pologne par les nazis. Cependant, la guerre faisait déjà rage dans toute la Chine, depuis juillet 1937, après l’invasion japonaise.

 

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