La crise de 1929

1. De quoi s’agit-il !

La crise financière de 1929 aux États-Unis, parfois appelée « grande dépression » par certains historiens, fut la plus importante crise économique mondiale. Si celle-ci semble avoir principalement débuté aux États-Unis après le 24 octobre 1929, elle se répercuta progressivement, mais rapidement, dans le monde entier, à commencer par l’Europe.

L’Allemagne, devenue le premier client et surtout le premier débiteur des États-Unis depuis 1920, fut rapidement et directement touchée par cette crise américaine. En France, les effets de cette crise ne furent particulièrement ressentis, dans une moindre mesure, qu’après 1931.

Cette crise, après avoir chamboulé toute l’économie et l’industrie des pays concernés, eut une implication forte et directe sur les peuples pendant plusieurs années. Le chômage explosa rapidement dans tous les pays concernés en commençant par les États-Unis. Son implication violente en Allemagne mais aussi en Autriche entraîna le monde vers la Deuxième Guerre mondiale.

Les États-Unis s’étaient enrichis pendant toute la Première Guerre mondiale au détriment des pays européens alors en guerre et contraints d’emprunter pour couvrir les besoins nécessaires aux armées. Ce fut évidemment le cas de la France mais aussi du Royaume-Uni et de l’Italie. Après l’armistice de novembre 1918, l’Allemagne devint elle aussi cliente et débitrice des États-Unis.

L’Allemagne n’ayant subi aucun dommage sur son sol durant cette guerre, devint privilégiée aux yeux des banques américaines. La France, qui semblait représenter un risque plus important que l’Allemagne du fait des très nombreuses destructions des industries, ne put bénéficier après 1922 de prêts des banques américaines.

Si l’absence d’aide financière américaine a pu être une difficulté pour la France dans la reconstruction du pays, l’incidence de la crise financière et bancaire des États-Unis y fut plus faiblement ressentie entre 1929 et 1930.

Comme le krach boursier du 13 mai 1927 en Allemagne, essentiellement dû à une spéculation boursière incontrôlée par des investisseurs irresponsables, le krach boursier de New-York en octobre 1929, combiné à une surproduction industrielle mal maîtrisée, entraîna les États-Unis dans une crise sans précédent.

Après la Première Guerre mondiale, le « monde » était à reconstruire entièrement et de nombreuses banques américaines, poussées par leurs clients en quête de profits financiers rapides, investirent sans retenue en Bourse dans des « Actions » ou des « Obligations à terme » de pays ou d’entreprises endettés, du fait de la guerre.

L’appât de gains financiers rapides et souvent importants amena certaines Bourses telles que celle de New-York, de Berlin ou de Londres, à prendre des risques inconsidérés en accordant à leurs clients la possibilité d’acquérir des « Actions » à crédit.

Malheureusement, aux États-Unis après 1920, la surproduction industrielle non anticipée, conjointe à une déflation, une consommation exagérément faible et une baisse continue des prix, engendra une chute brutale des rendements boursiers. L’insolvabilité de leurs trop nombreux clients détenteurs d’actions « à crédit » entraîna de fait la faillite de nombreuses banques.

Entre 1929 et 1933, la production industrielle aux États-Unis baissa finalement, mais trop tardivement, de moitié. Pendant la même période, plus de 700 établissements bancaires firent faillite, entraînant une augmentation très sensible du chômage. Celui-ci, parti de 9 % en 1930, atteignit 25 % de la population active en 1933.

De nombreuses banques américaines, alors en grandes difficultés du fait de leurs implications dans des « Actions » de sociétés ou de pays insolvables, décidèrent de rapatrier leurs avoirs et leur or vers les États-Unis, enclenchant une spirale négative à l’échelle du monde.

Les pays concernés se trouvèrent immédiatement confrontés à une explosion du chômage sans aucune ressource financière pour y faire face. Ce fut plus particulièrement dramatique en Allemagne, bousculée par de nombreux soubresauts politiques dans la république de Weimar au bord d’une crise profonde de régime. Ces événements amenèrent progressivement le Parti National Socialiste et Hitler au pouvoir en Allemagne.

D’une façon générale, dans les pays industrialisés occidentaux, cette crise de 1929 a démontré la totale incompétence de tous les politiciens en charge de responsabilités. Ce fut le cas aux États-Unis, mais aussi en Europe et même au Japon.

La majorité de ces politiciens concernés, mue essentiellement par leur idéologie personnelle ou celle de leur parti, n’avait aucune culture dans les domaines nouveaux mais pourtant devenus indispensables tels que la finance internationale, la géopolitique, les nouvelles technologies, les sciences humaines et surtout les différentes industries. Malheureusement c’était aussi le cas des responsables dans les différents corps des administrations.

En l’absence de connaissance dans ces domaines, ces personnes ne pouvaient comprendre, anticiper voire proposer de bonnes solutions pour résoudre les problèmes qui s’imposaient à eux.

Le général De Gaulle, qui avait vécu de près les événements et soubresauts depuis 1920, avait compris lui-aussi qu’il serait utile, voire indispensable, que les responsables politiques et les dirigeants des principaux services de l’administration d’État suivent un parcours de formation adaptée, sanctionné par un examen de qualification.

À la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, le général De Gaulle, alors chef du gouvernement provisoire de la République française, fut à l’origine de la création, par ordonnance en date du 9 octobre 1945, de l’École nationale française (ENA), allant dans le sens désiré à l’époque.

Hélas, De Gaulle, après janvier 1946, n’est revenu aux responsabilités dans l’État français qu’après 1958. De fait, la construction et l’organisation des programmes de formation au sein de l’ENA furent de la responsabilité de la IVe République, dirigée par la gauche au pouvoir.

Cette dernière, assistée du Parti communiste français, influença profondément, d’une part, les conditions d’admission et, d’autre part, le niveau de qualification des étudiants diplômés de cette école durant plusieurs décennies.

Cette École nationale d’administration (ENA) essaya de combler les nombreuses lacunes de certains politiciens sans, malheureusement, y parvenir efficacement. Les résultats très mitigés et souvent discutables n’apportèrent pas le résultat escompté à l’origine de sa conception par le général De Gaulle.

Après soixante-dix ans d’exercice, pour de nombreux diplômés de l’ENA, surtout dans le milieu de la politique où l’idéologie de gauche primait, l’impéritie persistante et l’incompétence demeuraient trop bien ancrées, rendant l’effort de formation inutile et leurs actions généralement inefficaces, voire contre-productives.

Ces diplômés, convaincus, le plus souvent à tort, d’avoir suivi une formation impartiale de « très haute » qualité, s’imaginaient naturellement détenir le savoir « ultime » et donc refusaient la moindre remise en cause de leurs décisions dans tous les domaines de la société. Hélas pour le pays, celles-ci furent généralement mal ciblées ou évaluées, voire complètement à côté des sujets concernés, même sérieux ou graves.

En 2018, plus de 6 500 élèves avaient été formés par l’ENA, dont quatre présidents de la Ve République française (Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, François Hollande, Emmanuel Macron), neuf Premiers ministres et plusieurs dizaines de ministres.

Contrairement à Charles De Gaulle, les quatre présidents de la République concernés étaient nettement plus fervents « Europe » que « nation ». Ceci expliquera probablement l’arrivée de plusieurs nouvelles crises financières et de régime en France, toutes malheureusement très mal gérées, entraînant un surendettement record voire « explosif » au début du 21e siècle.

En effet, fin 2024, la dette de la France s’élève à 3 300 milliards d’euros, soit 120 % du PIB. En 1793, les républicains de la Première République avaient coupé la tête du roi Louis XVI, alors que le déficit de l’État français y était dix fois plus petit. C’était pourtant la raison principale de la convocation des États généraux en mai 1789.

On ne peut pas « honnêtement » dire que les républicains, y compris ceux de la Cinquième République, ont amélioré la situation financière de la nation depuis deux siècles, bien au contraire.

Ce nouvel échec politique et financier emmena la France directement vers une nouvelle guerre civile, voire la 3e guerre mondiale. Encore une fois, on assista au 21e siècle à l’incompétence persistante des politiciens de gauche, élément fondateur des Républiques.

 

2. Quelles furent les conséquences de cette crise de 1929 ?

Le monde, avec cette crise de 1929, venait de découvrir qu’il était possible à certains pays très riches comme les États-Unis, alors en paix depuis un siècle, de voir leur économie fondre en quelques jours uniquement, entraînant le pays dans une situation catastrophique.

Le monde entier aurait dû constater et en tirer les leçons, immédiatement après 1929, que la naïveté, l’ignorance, l’irresponsabilité, l’incompétence de nombreuses élites américaines et la cupidité incontrôlée du milieu boursier allaient plonger, les États-Unis mais aussi d’autres pays, dans un désastre économique et social sans précédent.

Les conséquences de cette crise américaine furent extraordinairement transmises immédiatement dans une Europe déjà très fragilisée du fait de la Première Guerre mondiale. Comme un effet « domino » elle se répercuta d’abord sur l’économie puis sur le social, entraînant des vagues importantes de chômeurs, en premier en Allemagne, puis dans chaque pays.

Dans tous ces pays, aux États-Unis comme en Europe, suite aux fréquents déboires, financiers ou sociaux, mais surtout à cause de l’incompétence, voire de la corruption de nombreux politiciens, la gronde antiparlementaire s’exprimait de plus en plus souvent et violemment dans « la rue ».

 

*************************************

Pour lire la suite, voir le chapitre « 6 février 1934 » ...