Les accords honteux de Munich
1. Contexte précédant cet événement
Les accords de Munich en septembre 1938 concernaient principalement un pays né au centre de l’Europe à partir du traité de Versailles en 1919. En effet, suite à la défaite allemande de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles, en modifiant les frontières de l’Allemagne et de l’Empire d’Autriche-Hongrie, a créé de toute pièce un nouveau pays, la Tchécoslovaquie. Dans celui-ci, devaient cohabiter plusieurs ethnies différentes et minoritaires telles que la Bohême allemande, la Slovaquie, la Moravie et la Silésie. Ces minorités se distinguaient par leur coutume, leur histoire et par leur langue.
Cependant, comme on pouvait déjà le prévoir lors de l’élaboration du traité de Versailles en 1919, suite au principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » défendu naïvement par le président américain Woodrow Wilson, certaines de ces minorités, de langue commune, pourraient demander tôt ou tard, à se réunir avec son proche voisin.
Or, dans ce nouveau pays, la Tchécoslovaquie, on vit rapidement ces minorités œuvrer pour se regrouper en fonction de leur langue. Ce fut le cas des Allemands des Sudètes en Bohême, des Hongrois de Slovaquie et des Polonais de Silésie.
Des « filiales » nazies progressivement constituées au sein de la Bohême allemande mais aussi en Autriche, œuvraient à un rapprochement avec l’Allemagne depuis l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933. Hitler utilisa à son profit le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » en annexant directement et sans violence l’Autriche le 12 mars 1938.
Pour toute réponse à cette annexion forcée (Anschluss), les pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale tels que la France et le Royaume-Uni, pourtant responsables du respect des clauses du traité de Versailles, n’apportèrent qu’une simple réclamation verbale. Seul, Benito Mussolini en Italie mobilisa des troupes à sa frontière avec l’Autriche. Cette absence de réaction ferme encouragea Adolf Hitler à poursuivre sa démarche concernant la Bohême allemande au sein de la Tchécoslovaquie.
En France, les différents gouvernements depuis 1920 étaient continuellement dans le déni de réalité. Comme avant la Première Guerre mondiale, les gouvernements français, tous de gauche, viscéralement pacifistes, refusaient l’évidence et n’ont pas préparé les armées françaises à l’inévitable. De fait, ils n’ont pas donné les moyens aux armées de défendre le pays en mai 1940, ni les moyens militaires à la Société des Nations pour éviter les actions d’Hitler en 1938.
2. Les accords de Munich en septembre 1938
Après l’annonce d’Hitler de renouveler son action relative au principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » concernant les minorités allemandes des Sudètes qui l’avaient sollicité, Mussolini proposa d’organiser une rencontre à Munich les 29 et 30 septembre 1938.
En effet, si pour l’Autriche l’annexion fut réalisée sans violence, il semblait difficile de croire que cela serait aussi simple avec les Sudètes qui d’ailleurs ne représentaient qu’une des minorités au sein de la Tchécoslovaquie.
Cette rencontre à laquelle participèrent Hitler, Mussolini, Daladier chef du gouvernement français et Neville Chamberlain Premier ministre du gouvernement britannique, déboucha sur des accords signés par les participants. Ni le président de la République Tchécoslovaque pourtant directement concerné, ni Joseph Staline, dirigeant de l’U.R.S.S. voisine, ne furent invités. Ces derniers, comme le reste du monde, furent mis devant le fait accompli.
Ces accords signés donnaient la liberté à Hitler d’envahir et d’annexer une large partie des Sudètes, et ce sans même solliciter un référendum des populations concernées. Ces accords furent considérés par tous comme une véritable lâche capitulation de la part des gouvernements français et britannique face à Hitler. Ces reculades et lâchetés constatées par Mussolini l’incitèrent à rejoindre Hitler au début de la Seconde Guerre mondiale.
Étonnamment, Daladier, à son retour de Munich, fut applaudi par la population parisienne inconsciente et par les députés de gauche, irresponsables et majoritaires à la Chambre, à l’exception des communistes inféodés à Staline.
Au Royaume-Uni, le 5 octobre 1938, Winston Churchill, alors député conservateur, dans son discours à la Chambre, a exprimé son inquiétude pour l’avenir mais aussi, son total désaccord avec le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et Édouard Daladier de gauche radicale, alors chef du gouvernement français, concernant leurs choix à propos des Sudètes, face à Hitler à Munich fin septembre 1938.
Winston Churchill dira d’eux : « Ils ont eu le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ». Fin septembre 1938, la France et le Royaume-Uni venaient de perdre tout prestige en Europe par la lâcheté de leur gouvernement.
Par leur capitulation en signant les « accords » de Munich en septembre 1938, les gouvernements français et britannique ont donné un blanc-seing à Hitler pour envahir ce pays en paix et sans défense.
Daladier et Chamberlain, probablement convaincus que la France et le Royaume-Uni n’étaient pas prêts à une épreuve de force avec Hitler, ont été, hélas, par ces accords de Munich, les premiers à solliciter un armistice avant l’heure. Hitler fut ainsi soulagé et conforté dans ses projets d’envahir par la force, à l’Est la Tchécoslovaquie et la Pologne, mais aussi à l’Ouest, une France affaiblie.
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Pour lire la suite, voir le chapitre « Guerre d’Espagne »…