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Maison des Habsbourg-Lorraine

1. Origine historique

Le royaume de France, depuis François 1er, alors en pleine construction au fil des guerres de possession, de religion ou de succession, se trouve souvent en conflit direct avec son « voisin » le Saint Empire romain, anti-réforme, lui-même protecteur des Papes et de l’Église romaine.

Le Saint Empire, appelé aussi sous divers noms, par certains historiens, comme « Saint Empire romain germanique » (nom parfois donné au départ, après la disparition de l’Empire romain d’Occident) ou ultérieurement, l’Empire d’Autriche à partir de 1806, puis l’Empire d’Autriche-Hongrie après 1867.

Dans des textes, certains auteurs ou historiens, pour parler de cet empire, utilisent  l’appellation de la « Maison » définissant la dynastie dirigeante, comme « la Maison d’Autriche » ou « la Maison des Habsbourg » (évolution du nom des dirigeants de l’empire avant 1745), puis la Maison des Habsbourg-Lorraine après 1745.

Le « Saint-Empire » représentait un conglomérat de petits pays, d’évêchés, de royaumes ou de duchés, principalement situés au centre de l’Europe et sur une surface géographique très importante.

Le Saint Empire s’est construit au fil des siècles après Charlemagne, soit de l’an 962 à 1806, à partir de la Lotharingie (supérieure et inférieure) de la Francie médiane et de la Francie orientale. Ses territoires étaient regroupés, principalement au centre de l’Europe (l’Autriche, la Hongrie, la Croatie, l’Allemagne actuelle, une partie de la Pologne actuelle, une partie de la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, la Hollande, une grande partie du nord de l’Italie et certaines parties de la France comme la Lorraine, l’Alsace, la Savoie, une partie de la Bourgogne, la Corse et la Sardaigne). L’Espagne a été très longtemps une alliée privilégiée du Saint-Empire.

En 1800, l’Allemagne du 21e siècle, comme l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et la Pologne n’existaient pas, en tant que pays ou nation. Chacun de ces territoires était en grande partie sous la tutelle du Saint-Empire. Par exemple, la Belgique et le Luxembourg étaient composés des Pays-Bas autrichiens, après avoir été un siècle plus tôt, les Pays-Bas espagnols. Il y avait, au sein du Saint Empire, une multitude de duchés, de royaumes ou d’évêchés, plus ou moins indépendants administrativement, mais tous dépendaient militairement de l’empereur François II.

Si le Saint Empire put paraître plus grand que la France en surface géographique, sa composition et ses frontières très floues vont se révéler être ses principales faiblesses. La puissance financière et militaire du Saint Empire des premiers siècles, après la mort de Charlemagne, avait entraîné de nombreux conflits armés avec la France.

Encore très fort, avec l’empereur Charles Quint, face au roi de France, François 1er, le Saint Empire a perdu progressivement son influence militaire, au fil des siècles. Charles Quint était en fait, Charles V de la Maison des Habsbourg, roi d’Espagne ainsi que des provinces espagnoles rattachées (actuellement la Belgique et les Pays-Bas), mais aussi empereur du Saint Empire.

L’empereur du Saint Empire, depuis sa création après la mort de Charlemagne, était élu par une assemblée de « Princes-électeurs » appelée Diète d’Empire. Au départ, ces princes souhaitaient reprendre la continuité de l’ancien empire romain d’Occident. Ils avaient installé la capitale de cet empire, à Aix-la-Chapelle. Mais au fil des siècles et des élections, l’empereur élu, venant de différentes contrées, son lieu de résidence a évolué plusieurs fois. Donc, la capitale du Saint Empire est devenue ensuite et successivement Rome, Palerme, Prague, Vienne ou finalement Ratisbonne en Bavière.

D’autre part, s’est progressivement imposé à la tête du Saint Empire, un clan ou une dynastie, comme la Maison de Habsbourg. L’origine de cette « branche aristocratique » vient d’une région (Habsbourg) à la frontière entre la Suisse et l’Autriche. Cette Maison de Habsbourg a succédé à la Maison de Luxembourg, à partir de 1437. Les premiers empereurs élus, de la Maison de Habsbourg, furent Frédéric III (1493), Maximilien 1er (1519), Charles Quint (1550), Ferdinand 1er (1560).

Finalement, cette « branche aristocratique » après l’élection du Duc de Lorraine François 1er, en tant qu’empereur des Romains, deviendra la Maison des Habsbourg-Lorraine, à partir de 1745. Il était déjà lui-même, Duc de Lorraine et de Bar, Grand duc de Toscane et Vice-roi de Hongrie.

L’épouse de Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, fille du défunt empereur François 1er et tante de l’empereur François II, venait de cette branche. L’impératrice Marie-Louise, seconde épouse de l’empereur Napoléon 1er, fille de l’empereur François II du Saint-Empire, fut elle aussi de cette Maison Habsbourg-Lorraine.

Cette « Maison » donna naissance à plusieurs empereurs, rois ou reines comme l’Empereur du Mexique, Maximilien 1er, la reine de Belgique, Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, la reine d’Espagne, Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine, l’Impératrice du Brésil, Marie-Léopoldine de Habsbourg-Lorraine, les Empereurs d’Autriche-Hongrie, Joseph II et François-Joseph 1er et bien d’autres.

 

2. Fin du Saint-Empire

Après la Révolution française de 1789, le Saint Empire, sous l’influence et les finances des Anglais, a lancé plusieurs coalitions contre la France révolutionnaire, puis contre Napoléon 1er.

Au total, sept coalitions de plusieurs pays, sur plus de dix années, vont finir par vaincre les troupes de Napoléon en 1815, mais le Saint Empire, à chaque fois vaincu par les Français, aura, lui, disparu en 1806. L’empereur François II du Saint-Empire, à nouveau vaincu par Bonaparte à Ulm et Austerlitz le 2 décembre 1805, abdiqua pour ne devenir que l’empereur d’Autriche sous le nom de François 1er.

Napoléon 1er aura proclamé la fin du Saint Empire romain germanique, en créant de nouveaux royaumes ou principautés, comme la Bavière, le Wurtemberg, le royaume de Saxe, la Hesse, le Grand-duché de Bade, qu’il regroupa dans une Confédération du Rhin. Les possessions des Habsbourg-Lorraine, étant exclues de cette Confédération, restèrent attachées à l’Autriche.

En 1867, l’empire d’Autriche était alors dirigé par François-Joseph 1er. Son épouse Élisabeth de Wittelsbach, ancienne duchesse de Bavière et Reine de Hongrie, fut connue sous le surnom d’impératrice « Sissi ». Celle-ci avait contribué au « compromis austro-hongrois » qui transforma l’empire d’Autriche en empire d’Autriche-Hongrie. Ce compromis prévoyait la fidélité de la Hongrie à la Maison des Habsbourg-Lorraine de l’empire d’Autriche.

 

 

 

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