1900-1914
Période 1900-1914 début du 20e siècle, le siècle des ténèbres
En France, le siècle des « Lumières », avec une Révolution à son apogée, fut suivi du 19e siècle, dans lequel la société et les différents gouvernements cherchaient, en vain, une issue « stable » et enfin équilibrée. Le consulat et le Premier Empire avaient pourtant réussi cette prouesse. Malheureusement, ces deux périodes n’ont pas survécu aux 7 guerres causées par les coalisés.
Hélas, durant cette période 1900-1914, soit du début du 20e siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, les gouvernements, en permanence dans le déni de réalité, ne présentèrent pas les modifications nécessaires pour atteindre cet objectif.
L’entre-soi permanent dans les gouvernements de la IIIe République interdisait toute innovation au profit de la nation et de son peuple. Ce dernier, n’étant consulté que lors des élections législatives tous les quatre ans, le paysage politique des différents gouvernements, ne pouvait en aucun cas être modifié sérieusement et efficacement.
En 1900, un quart de la population mondiale, estimée à 1,7 milliard, habitait en Europe. Un siècle plus tard, la population mondiale sera proche de 8 milliards d’habitants, et ce, malgré les deux guerres mondiales. La France, avec 39 millions d’habitants au début du 20e siècle, n’avait pas réalisé combien sa démographie avait peu progressé depuis la Révolution de 1789.
L’ensemble des autres pays européens, comme l’Allemagne ou la Russie, avaient eux enregistré un gain de 180 millions d’habitants depuis 1800. L’Allemagne seule, depuis la fusion de la Prusse avec les différents royaumes germaniques en 1871, comptait plus de 70 millions d’habitants au début du 20e siècle, soit presque le double de la France.
En France, depuis la seconde abdication de Napoléon 1er, de nombreux membres de ces gouvernements français de la IIIe République avaient renoncé à l’espoir de replacer le pays parmi les plus grandes puissances économiques et militaires du continent.
Depuis 1815, différents gouvernements de gauche dirigés par des bourgeois, souvent « germanophiles » avaient abandonné la volonté politique et les compétences militaires nécessaires pour maintenir la France dans le peloton de tête des pays européens.
Déjà à cette époque, ils étaient nombreux à se « coucher » devant l’Allemagne, victorieuse pourtant à cause d’eux, en 1870. Le « patriotisme » des « élites » françaises était, dans cette période 1900-1914, plus encore qu’en 1870, aux abonnés absents. L’Alsace et la Moselle, abandonnées à l’Allemagne en 1871, ne faisaient hélas plus partie des préoccupations principales dans ces gouvernements.
De grands « bourgeois » majoritaires dans ces gouvernements, étaient essentiellement préoccupés par la progression de leur fortune personnelle, généralement au détriment du pays. Ils étaient peu soucieux des nombreux travailleurs qu’ils exploitaient sans vergogne et sans aucune empathie.
Si l’industrialisation apporta, en France, de grandes richesses à certains, elle draina aussi une très grande misère pour le bas peuple.
La société française se disloqua plus encore que sous la Révolution ou sous l’Ancien régime. Déjà très largement bousculé, par l’anticléricalisme exacerbé et assumé, de différents républicains de la gauche « radicale » au sein de ces gouvernements de la IIIe République, le pays, dans son ensemble, subissait aussi une crise sociale profonde.
Les migrations contraintes vers les pays voisins, de plusieurs dizaines de milliers d’ecclésiastiques, défavorisèrent la démographie française dans cette période extrêmement délicate où la guerre était à la porte du pays.
Le plus important fut que cette chasse, purement idéologique, aux ecclésiastiques porta un coup fatal aux ressources des formations scolaires, pourtant déjà nettement insuffisantes. Il faudra plusieurs dizaines d’années, après la Première Guerre mondiale, pour reconstruire un dispositif de formation scolaire efficace dans tout le pays.
On vit naître, avec l’industrialisation florissante, une classe de bourgeois très aisée face à une classe « ouvrière » de plus en plus pauvre. Cette fracture de la société, pas uniquement en France, a engendré, au début du 20e siècle, des conflits souvent justifiés qui furent parfois violents et durables.
Ce nouveau défi pour le pays mit en exergue le « socialisme » des nombreux prolétaires face au « capitalisme » des grands bourgeois. Des milieux « socialistes » ont fleuri de nombreux « antimilitaristes » grossissant, de fait, les rangs des pacifistes. Ceux-ci rejoignirent les royalistes « légitimistes » et « orléanistes » attachés à maintenir la paix européenne.
C’est pendant la première moitié de la IIIe République que se fit le plus sentir le profond décalage et l’incompréhension entre les grands bourgeois capitalistes, maîtrisant les nouvelles industries, et les politiciens des gouvernements. Ces derniers étaient composés essentiellement de notables, d’avocats, de journalistes ou d’hommes de lettres, tous novices dans les domaines du commerce, de l’industrie, de la finance internationale, mais aussi, hélas, de la guerre.
Des gouvernements de la gauche « radicale » comme ceux dirigés par Clemenceau n’hésitèrent pas à réprimer, dans le sang, certaines émeutes ouvrières, pourtant humainement justifiables. C’est dans les quinze premières années de ce nouveau siècle que se sont formés les principaux partis politiques, majoritairement de « gauche » ou d’extrême gauche.
À cette période, le pays était volontairement affaibli démographiquement, économiquement et militairement, par l’irresponsabilité, l’impéritie, l’inaction et l’incompétence de certains gouvernements bourgeois, essentiellement de gauche. La France va être projetée brutalement, en 1914, dans le conflit terriblement destructeur de la Première Guerre mondiale.
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