1939-1945…Contexte

Au début de cette période de 1939 à 1945, les gouvernements français et britannique ont, étonnamment compte tenu du niveau d’impréparation de leurs armées, déclaré la guerre à l’Allemagne immédiatement après que celle-ci venait, le 1er septembre 1939, de commencer l’invasion de la Pologne. Cette déclaration de guerre est intervenue bien tardivement après leurs nombreux reculs et hésitations face au chancelier Hitler, pourtant clairement expansionniste depuis 1933 et précisément depuis ses annonces officielles de 1938.

En France, comme au Royaume-Uni, cette déclaration de guerre fut uniquement le fait des gouvernements réciproques. Ces gouvernements, de part et d’autre de la Manche, profondément incompétents, avaient majoritairement déçu leur peuple depuis 1919. Ce qui expliquera probablement en partie le faible investissement de certains durant ce conflit, injustement déclaré en toute conscience par les membres de ces gouvernements.

Ces peuples, fortement marqués par la Première Guerre mondiale, n’ont pas été, hélas, consultés. D’autre part, renouvelant leur lâcheté de Munich, les gouvernements de ces deux pays avaient refusé la demande d’aide financière de la Pologne pour son réarmement.

La planète était déjà en ébullition avant septembre 1939. En effet, la guerre avait déjà commencé par l’invasion de la Chine par le Japon depuis le 7 juillet 1937. Le Japon, volontairement expansionniste, tenta d’envahir toute la Chine, mais aussi la Corée, l’Indochine et même la Birmanie. Non content de ces invasions terrestres, le Japon souhaitait aussi maîtriser le commerce maritime sur l’ensemble de l’océan pacifique.

Le Japon commit l’erreur d’attaquer la base navale américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Cet acte délibéré détruira une part significative de la flotte de guerre américaine et aura pour conséquence l’entrée en guerre des États-Unis, jusqu’alors neutres dans ce conflit par choix politique conformément à leur loi de Monroe dite d’isolationnisme.

Avec le recul de l’historiographie, on peut imaginer que si cette attaque sur Pearl Harbor n’avait pas eu lieu, les États-Unis ne seraient probablement pas intervenus dans ce conflit et l’Histoire serait tout autre. Le Royaume-Uni, par exemple, compte tenu de l’état de délabrement de ses deux maigres armées, d’ailleurs très mal équipées elles aussi, après la bataille de Dunkerque en mai 1940, aurait, comme la France, été vaincu au bout de quelques semaines et probablement envahi par les Allemands. Dans les mêmes circonstances, les États-Unis n’auraient pas ainsi utilisé la bombe atomique à deux reprises sur Hiroshima et Nagasaki.

Fort heureusement pour les « alliés », Adolf Hitler commettra lui aussi l’erreur de tenter inutilement d’envahir la Russie le 22 juin 1941. Cette erreur lui sera fatale car les Russes, aidés financièrement et matériellement par les États-Unis, vont battre les armées allemandes sur le front Est. Les armées allemandes, largement décimées sur un front de plus de 2 000 km, vont finalement se retirer jusqu’à Berlin, entraînant la chute du führer Adolf Hitler.

 

En France

En septembre 1939, le gouvernement français, de gauche, était piloté depuis avril 1938, par Édouard Daladier, radical-socialiste, et ce jusqu’au 20 mars 1940. C’était déjà lui qui, avec le Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, avait signé les accords honteux de Munich, autorisant Adolf Hitler à envahir la Tchécoslovaquie. Daladier, démissionnaire, car après la Pologne, celui-ci fut incapable d’aider la Finlande attaquée par la Russie en mars 1940. Il fut remplacé à la tête du gouvernement français par Paul Reynaud, divers droite, du 22 mars 1940 au 16 juin 1940.

Les différents gouvernements français depuis 1919, presque tous de gauche radicale ou socialiste, n’avaient nullement préparé et équipé les armées à ce conflit, hélas, pourtant évident depuis 1920. Pacifistes et irresponsables, ces gouvernements ont orienté les armées dans une mission unique de défense sans pour autant générer des installations de fortification tout le long des frontières.

En l’absence de plusieurs divisions de chars, d’une aviation militaire efficace incluant plusieurs centaines d’avions et de moyens de communication modernes et performants, pourtant totalement indispensables, ces fortifications nettement insuffisantes, voire inexistantes au nord du pays, ont favorisé le passage des armées allemandes, comme en 1914, via la Belgique et le Luxembourg.

L’incompétence, hélas flagrante, tant dans les divers gouvernements qu’au sein des états-majors, fut à l’origine du désastre de mai 1940. Très vite vaincues dans les quelques fortifications, les armées françaises, contrairement à la Première Guerre mondiale, avaient relativement perdu peu d’effectif (environ 60 000 soldats morts en moins d’un mois, contre 1 600 000 entre 1914 et 1918). Les Allemands conserveront prisonniers en Allemagne, durant toute la guerre et comme moyen de pression sur l’État français de Vichy, plus de 1 700 000 soldats.

Comme le lièvre face au chasseur, très vite après le début de l’invasion allemande, le 10 mai 1940, en Belgique puis en France le 15 mai 1940, le gouvernement français s’est réfugié en premier à Bordeaux, puis par faute d’infrastructures suffisantes pour accueillir l’ensemble des Assemblées, celui-ci finira à Vichy, loin du front et des ports convoités par les Allemands.

Face à la déroute des armées françaises et britanniques, le gouvernement de Paul Reynaud n’avait, hélas, plus d’autre choix que de demander un armistice ou déclarer la capitulation, telle qu’en Belgique et aux Pays-Bas. Une capitulation aurait fatalement entraîné une invasion totale sur tout le territoire et la mise en place, par les Allemands, d’un gouverneur nazi avec tous les pouvoirs.

Les Allemands étant arrivés à Paris le 15 juin 1940, la poursuite des combats sur le sol de France face aux armées allemandes était devenue impossible, faute de combattants et de moyens militaires performants. D’ailleurs, l’esprit de pacifisme qui régnait depuis 1924 (cartel des gauches), amplifié en 1936 (front populaire), au sein des différentes Assemblées, ne permettait aucun soubresaut réaliste.

 

Au Royaume-Uni

Le gouvernement de Neville Chamberlain, responsable des accords honteux de Munich, n’avait pas, comme les gouvernements français, anticipé ce conflit pourtant évident depuis 1933. Il faut reconnaître qu’au sein de son gouvernement, mais aussi au sein de nombreux parlementaires britanniques germanophiles, des voix pacifistes, voire pro-allemandes, tentèrent de déclarer le Royaume-Uni neutre dans ce conflit. De fait, ce gouvernement n’avait pas, lui aussi, équipé et préparé ses forces armées à ce conflit. 

Lorsqu’il fut contraint, après leur déclaration de guerre avec l’Allemagne, d’envoyer un corps expéditionnaire en Belgique, celui-ci fut, malheureusement mal formé et mal équipé. Hélas, comme cela était prévisible, ce corps expéditionnaire fut rapidement balayé par les armées allemandes et acculé dans la « poche » de Dunkerque. Il fut ainsi condamné à fuir, si possible, ou à être réduit à néant par les armées allemandes.

Une grande partie de ces deux armées britanniques fut miraculeusement récupérée grâce à la bonne volonté et l’efficacité de nombreux civils anglais munis de leurs bateaux personnels. Ceux-ci ont risqué leur vie sur les plages de Dunkerque pour sauver ces militaires abandonnés par leur gouvernement.

Après la débâcle de Dunkerque, le gouvernement de Chamberlain dut céder la place à un nouveau gouvernement piloté par Winston Churchill. Celui-ci fut confronté dès sa prise de fonction aux réticences de nombreux politiciens britanniques souhaitant négocier une paix « blanche » avec Adolf Hitler

 

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Pour lire la suite, voir le chapitre « La drôle de guerre »…