1914-1918

La première période tragique du 20ᵉ siècle

La IIIᵉ République, pourtant longue de 70 ans, fut, dès le début, une période morne et sombre, sans nouveauté significative pour le pays et avec une absence totale de la présence des politiciens dans la vie des Français.

La « belle époque » période avant la Première Guerre mondiale, baptisée ainsi à partir des années 1930, n’était « belle » que pour les bourgeois, français ou étrangers. Ceux-ci, insouciants des tragiques moments à venir, profitaient de la vie parisienne, légère et festive, grâce aux restaurants, aux cabarets et aux salles pour les spectacles.

La IIIᵉ République, née juste après la guerre de 1870, entraîna la France, par l’impéritie, l’incompétence et l’irresponsabilité de ses gouvernements, dans la Première Guerre mondiale.

La France, complètement affaiblie en 1918, a néanmoins conservé cette IIIᵉ République, qui, n’ayant rien appris de cet épisode dramatique, amènera à nouveau le pays, dans une autre période tragique, la Deuxième Guerre mondiale.

L’inconscience, le déni de réalité et l’esprit de pacifisme régnaient dans les rangs des gouvernements de la IIIᵉ République, avant 1914, mais aussi après 1922.

C’est en partie pour ces raisons, qu’il y eut peu d’avancées technologiques au sein des armées françaises, pourtant de la responsabilité des gouvernements, avant le début de la guerre. Ce fut le cas dans le domaine des armes, des uniformes et même de la formation aux combats. Les soldats de l’infanterie française avaient encore, par exemple, le pantalon rouge « garance » comme en…1870.

Dans ce début du 20ᵉ siècle, les grandes évolutions ou nouveautés technologiques, comme l’automobile, l’aviation, l’électricité ou le chemin de fer, furent uniquement dues à la société civile, grâce à ses ingénieurs, ses bourgeois. Ces derniers capitalisaient ou investissaient dans ces industries.

Fort heureusement, avant 1914, ce fut aussi le cas au sein même de l’armée française, où quelques officiers isolés, mais ingénieux, ont contribué activement à la modernisation de l’artillerie. Ce fut le cas avec l’invention du canon de 75 à tir rapide (20 coups par minute) et l’exploitation des premiers avions pour des opérations militaires.

La guerre va contraindre les états-majors, hélas incompétents dans ce nouveau type de guerre, à faire développer quelques nouvelles armes, comme les chars qui interviendront tardivement, mais avec une grande efficacité.

Si le canon de 75 mm, fit merveille lors des premières batailles dites de mouvement, celui-ci était inefficace sur le champ de bataille dite de position comme dans les « tranchées » du fait de son tir uniquement rectiligne. Les états-majors avaient ignoré cette lacune, tout comme la nécessité de disposer d’une artillerie lourde.

Aussi, il fallut encore l’ingéniosité de certains officiers pour modifier ce canon dans une utilisation de type « mortier » le rendant partiellement exploitable dans la guerre des « tranchées ».

L’aviation militaire naîtra dès le début de la Première Guerre mondiale avec des missions d’aide à l’artillerie et la surveillance du champ de bataille pour finir avec des escadrilles d’avions armés de mitrailleuses.

Si l’aviation militaire fut le fait de véritables « chevaliers du ciel » héros et téméraires, elle fut surtout la source de nombreuses victoires françaises dans les airs (plus de 2.800). Ce fut le fait de nombreux pilotes célèbres comme René Fonck (plus de cent victoires), Georges Guynemer (une centaine de victoires) ou Charles Nungesser (une soixantaine de victoires). L’aviation permit de véritables efficacités sur des actions au sol, car elle permit notamment la surveillance et l’analyse des mouvements des troupes ennemis sur de grandes distances.

Ce fut, par exemple, grâce à l’aviation militaire française, que l’état-major français connu très tôt les mouvements des armées allemandes se dirigeant vers Verdun et non vers Paris, après avoir traversé la Belgique.

Dès la fin de 1914 et après une courte période de mouvement, les armées allemandes, comme celles des Français et de leurs alliés anglais, vont, sur plusieurs centaines de kilomètres et durant quatre années, se livrer différentes batailles de position. Chaque protagoniste va chercher souvent en vain, mais hélas avec un prix du sang très élevé à gagner un peu de terrain.

Les quelques efforts de création de nouvelles fortifications le long de la frontière avec la Belgique et le Luxembourg avant 1914 étaient malheureusement très nettement insuffisants. Les Allemands ont « évidemment » exploité ces faiblesses pour envahir la France, en traversant la Belgique et le Luxembourg.

La population française d’avant la guerre, encore « étonnamment » pacifiste jusqu’au 2 août 1914, ne s’était pas préparé à cette guerre. La même erreur, pourtant déjà produite en 1870, sera reconduite encore une fois en 1939.

Les États-Unis, interviendront fort tardivement et fort peu dans ce conflit. Reculant constamment leur entrée en guerre, aux côtés des Anglais et des Français, ils ne se considéraient pas concernés par cette guerre « européenne ».

Ils y interviendront contraints du fait que cette guerre « européenne » se rapprochant de leur frontière mexicaine, les menaçait directement à partir de 1917.

Ce fut l’armée française qui équipa et forma, pendant des mois, les premières troupes américaines qui firent tardivement leur baptême du feu, en juillet 1918, soit quatre mois seulement avant la fin de la guerre.

Après cette guerre, la France, exsangue, ruinée, affaiblie démographiquement et démoralisée, ne put récupérer les indemnités de guerre de 64 milliards de marks-or, pourtant prévues le 1ᵉʳ mai 1921. Hélas, ce fut à cause des USA, des Anglais, de Georges Clemenceau, mais aussi d’Aristide Briand,

 

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