Louis XVIII

1. Règne de Louis XVIII

1.1 Biographie

Louis Stanislas Xavier de France, titré comte de Provence, né le 17 novembre 1755 à Versailles, frère puîné de Louis XVI, deviendra roi de France et de Navarre le 8 juillet 1815, soit après le décès de son neveu Louis XVII.

Ce dernier, âgé de seulement 10 ans, était emprisonné par les révolutionnaires parisiens d’août 1792, à la Tour du Temple à Paris. Louis XVII, second fils de Louis XVI, est mort lors de son emprisonnement, des suites d’une tuberculose non soignée et d’une réelle maltraitance de la part de ses geôliers.

Le comte de Provence deviendra ainsi Louis XVIII, roi de France. Comme ses prédécesseurs depuis Henri IV, Louis XVIII est issu de la Maison de Bourbon. Le comte de Provence sera le quatrième fils et le huitième enfant sur treize, du couple composé du dauphin Louis, fils aîné de Louis XV, et de Marie-Josèphe de Saxe.

Le comte de Provence passera une grande partie de son enfance, au château de Versailles, où il recevra une solide éducation. Bien que cultivé et avec beaucoup d’esprit, il n’est pas très aimé par son grand-père, Louis XV. Il a presque 16 ans lorsqu’il épouse à Versailles, le 14 mai 1771, la princesse Marie-Joséphine de Savoie, la fille du roi Victor-Amédée III de Sardaigne.

Les témoins à son mariage furent ses frères Louis Auguste (le futur Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793), Charles Philippe (le futur Charles X), son grand-père Louis XV, sa belle-sœur Marie-Antoinette (future reine de France, guillotinée en octobre 1793) ainsi que sa sœur Clotilde et ses tantes Adélaïde, Victoire et Sophie.

Notons ici, simplement, que Marie-Joséphine de Savoie, épouse du futur Louis XVIII, est la sœur de Marie-Thérèse de Savoie, la future épouse de Charles X.

Le futur Louis XVIII n’était pas en reste concernant ses relations extraconjugales, tant avec les femmes qu’avec des hommes, dont certains deviendront célèbres comme le duc Decazes, futur ministre de la Police et président du Conseil, en 1819.

Sa vie décousue, à l’ombre de son frère aîné, Louis XVI, suivie de ses voyages contraints dans différents pays européens, pendant plus de vingt ans depuis 1793, va entraîner une déstabilisation générale de son état de santé.

Restauration, règne de Louis XVIII : Son retour compliqué en France en 1814, suivi de la période des « Cent-Jours » va contribuer à dégrader fortement ses dernières forces, pour finir âgé de 69 ans, par le décès au Palais des Tuileries, à Paris le 16 septembre 1824. Il est mort suite au diabète, à la goutte et à la gangrène qui rongeait ses membres.

 

1.2. Implication politique

Sur le plan politique, le comte de Provence n’hésitait pas à critiquer ouvertement certaines actions du gouvernement de son frère, Louis XVI. Durant le règne de Louis XVI, il interviendra souvent pour favoriser la chute de certains ministres réformateurs, comme Turgot, Necker et Calonne. Il interviendra aussi auprès de Louis XVI pour doubler le nombre de députés du Tiers état, convoqués pour les États généraux de 1789.

Les événements vont se précipiter lorsque les 5 et 6 octobre 1789, les « révolutionnaires » parisiens viendront à Versailles chercher le roi Louis XVI et sa famille pour les obliger à s’installer au Palais des Tuileries à Paris. Le comte de Provence, moins surveillé, à l’époque, que son frère le roi, profitera de cet événement pour quitter Versailles et rejoindre le Petit Luxembourg.

Ce petit palais, jouxtant le Palais du Luxembourg, est la résidence du président du Sénat français depuis 1825. Il lui fallait dorénavant être discret, en vue de préparer son plan d’évasion et quitter la France, sans éveiller les soupçons.

Alors que le 19 juin 1791, Louis XVI met en application son plan secret d’évasion vers Metz en passant par Montmédy, le comte de Provence choisira lui de s’enfuir vers les Pays-Bas autrichiens (la Belgique au 21ème siècle). Il se réfugiera à Bruxelles puis à Coblence où son oncle maternel est l’archevêque.

Après l’exécution de son frère aîné Louis XVI, il se déclare « régent » pour le « dauphin » et futur Louis XVII. À la mort de ce dernier, le 8 juin 1795, le comte de Provence se déclare roi de France, sous le nom de Louis XVIII.

Après la « bataille de Valmy » du 20 septembre 1792, à laquelle il aurait partiellement participé à la tête d’une armée de 14 000 émigrés français, face aux armées de la République française, il rejoindra l’Italie.

Il logera notamment à Vérone, de 1794 à 1796. Il sera contraint de quitter cette ville et plus particulièrement la République de Venise, suite à la demande officielle du Directoire français.

Le général Bonaparte, à la tête de l’armée d’Italie, entrera dans Venise, un mois après le départ du comte de Provence pour le Pays de Bade (Forêt Noire entre la France et la Suisse).

À partir de 1797, le comte de Provence sera hébergé par le tsar de Russie Paul 1er, dans son palais des ducs de Courlande, à Mittau (en Lettonie au 21ème siècle). Il y séjournera jusqu’en 1801, puis, obligé à nouveau de quitter ce lieu, il trouvera refuge à Varsovie, dans l’ancien palais de son arrière-grand-père Stanislas Lesczinski, jusqu’en 1804, où il sera sous la protection du roi de Prusse, Frédéric Guillaume.

Au cours de l’année 1804, suite à des réclamations formulées par Napoléon, le roi de Prusse est contraint de se débarrasser de cet hôte devenu encombrant. Le comte de Provence et sa famille quittent Varsovie, pour Kalmar en Suède. Entre-temps, le tsar de Russie Paul 1er, décédé, a laissé la place à son fils Alexandre 1er.

Ce dernier accorda à nouveau au comte de Provence le droit de se réfugier à Mittau.  Il profitera de ce lieu jusqu’en juillet 1807, date de la signature du traité de Tilsit, entre Napoléon et le tsar Alexandre 1er.

Poussé vers la sortie par Alexandre 1er, qui ne voulait pas « froisser » son nouvel allié Napoléon, le comte de Provence finit par se résoudre à rejoindre le Royaume-Uni, où il ne sera pas vraiment le bienvenu.

Il sera contraint de changer plusieurs fois de résidence entre l’Écosse et Londres. Son épouse, Marie-Joséphine de Savoie, décédera à l’âge de 57 ans, le 13 novembre 1810, dans le comté de Buckingham, près de Londres.

 

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