Moselle et Alsace annexées

1. Contexte

L’Assemblée constituante de Bordeaux avait comme priorité les négociations avec le chancelier Otto von Bismarck en vue d’établir au plus vite un traité de paix. L’étape suivante sera de clarifier et de définir la forme de l’État français et des institutions qu’il faudra détailler dans la prochaine Constitution.

Adolphe Thiers, nouveau chef provisoire du pouvoir exécutif, a eu la responsabilité de négocier au mieux avec Bismarck, dont les exigences étaient particulièrement rigoureuses et humiliantes pour la France.

L’amputation des principales régions frontalières de l’Est de la France et le montant volontairement excessif de l’indemnité de guerre réclamé par Bismarck vont durablement affaiblir et diviser le pays.

Cependant, les conséquences, pourtant catastrophiques, de cette guerre de 1870 déclarée par un gouvernement républicain dirigé par la gauche parisienne, n’empêcheront pas, malheureusement, de renouveler cette erreur en 1914 et en 1939.

 

2. Les exigences de Bismarck dont l’annexion de l’Alsace et de la Moselle.

2.1 Exigences formulées par Bismarck le 28 janvier 1871

  • Cession de l’Alsace (les deux départements actuels)
  • Cession de la Lorraine mosellane avec Metz (actuel département de la Moselle)
  • Indemnité de guerre de 6 milliards de francs-or
  • Maintien des troupes d’occupation jusqu’au versement intégral de l’indemnité de guerre
  • En échange du Territoire de Belfort qui s’était vaillamment battue, les troupes « allemandes » défilèrent sur les Champs-Élysées
  • Cession des territoires et villages correspondant au champ de bataille de Saint-Privat : « le tombeau de ma garde » disait Guillaume 1ᵉʳ, le roi de Prusse

 

La France perdait un territoire de 14 522 km2 et 1 549 700 habitants (Alsaciens et Lorrains), mais aussi des industries importantes, comme les mines de charbon, de fer, de sel et cotonnière de la plaine d’Alsace.

 

2.2 Exigences de Bismarck incluses dans le traité de Francfort du 10 mai 1871

  • Cession de l’Alsace incluant les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin à l’exception de l’arrondissement de Belfort.
  • Cession de la Lorraine Mosellane incluant les arrondissements de Sarreguemines, de Metz, de Thionville et 11 communes de l’arrondissement de Briey où se sont déroulées les batailles de Saint-Privat.
  • Cession en Meurthe, les arrondissements de Sarrebourg et  de Château-Salins
  • Cession dans les Vosges des cantons de Saales et de Schirmeck
  • Indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or à verser en 3 ans
  • Maintien des troupes d’occupation dans un quart nord-est du pays, jusqu’au versement intégral de l’indemnité de guerre

Tous les territoires cédés restèrent sous l’occupation allemande jusqu’en novembre 1918, date de la défaite des Allemands lors de la Première Guerre mondiale. Ces départements ne furent réintégrés à la France qu’après le traité de Versailles du 28 juin 1919.

La France, dans ce traité de Francfort, signé par la 3ᵉ République française et l’Empire allemand, a perdu un territoire de 14 470 km2, 1 694 communes et 1 597 000 habitants.

L’État français leva des emprunts publics qui ont permis de payer l’intégralité de l’indemnité de guerre en mai 1873. Le 16 septembre 1873, le dernier soldat allemand quitta la France à Verdun.

 

 

**************************************************************

Pour lire la suite, voir le chapitre « L’Assemblée à Versailles« …