La fuite à Varennes

1. La fuite à Varennes, contexte précédant cet épisode.

Comme précisé dans les chapitres précédents, les États généraux de mai 1789 ont été précédés des élections des députés des trois ordres (noblesse, clergé, Tiers-état) d’une part, et de la préparation des cahiers de doléances, dans toute la France d’autre part.

Pour préparer les élections, tout comme ces cahiers de doléances, de nombreuses personnes ont pris part à ces opérations depuis janvier 1789, plus ou moins sur les conseils ou la direction de personnages, comme le duc d’Orléans ou l’abbé Emmanuel-Joseph Sieyès.

Comme sous le règne de Louis XV, ces personnes, y compris les philosophes, se réunissaient dans des « salons » de discussion (salon littéraire ou de conversation, où se réunissaient hommes et/ou femmes lettrés, bourgeois ou nobles). À l’approche des États généraux, un nombre important de ces personnes, venant soit de la région parisienne soit de toute la province, les « salons« , trop petits pour accueillir deux cents ou trois cents individus, furent progressivement remplacés par les « Clubs » situés dans de grandes salles.

Ces derniers seront connus sous le nom du lieu où ces personnes se réunissaient, pour débattre ou préparer les sujets ou les décrets, qui seront ultérieurement votés, par les députés à l’Assemblée Nationale Constituante.

On trouvera parmi ces « Clubs » principaux, le Club Breton, fondé par des avocats bretons (Le Chapelier, Lanjuinais et Glezen), qui deviendra rapidement le Club des Jacobins, installé au Couvent des Jacobins rue Saint-Honoré à Paris. Le Club des Cordeliers, responsable de la plupart des mouvements insurrectionnels parisiens et rival des Jacobins, était installé au Couvent des Cordeliers, Paris, et le Club des Feuillants au Couvent des Feuillants rue Saint-Honoré, Paris.

Mais aussi, d’autres « clubs » comme le Club des Girondins, le Club des Montagnards, le Club du Manège, le Club du Panthéon, le Club des Échecs, le Club de Clichy, etc.

Les membres de ces clubs seront très influents sur les États généraux, mais aussi et surtout, sur tous les députés de l’Assemblée Nationale Constituante, pendant tout son mandat. Ils furent aussi influents sur l’Assemblée de la Commune de Paris et tous les groupes d’émeutiers parisiens et de province. Ces Clubs, souvent rivaux entre eux, pousseront, dans un sens ou un autre, tous les événements qui suivront les États généraux, à partir du 17 juin 1789.

Pendant toute la durée de l’Assemblée Nationale Constituante (août 1789 à septembre 1791), les membres de ces Clubs essayeront plus ou moins de maintenir la construction d’un régime monarchique constitutionnel. Ils recherchèrent d’attribuer toutes les fonctions législatives à l’Assemblée Nationale Constituante et de laisser au roi la fonction de l’exécutif, responsabilité réduite avec un droit de veto très limité.

Mais, au fil des mois et la date limite de validité du mandat de l’Assemblée Nationale Constituante, arrivant à échéance en septembre 1791, pour laisser la place pour deux ans (réduits finalement par la force à un an avec la Convention et la déclaration de la République en 1792), à une nouvelle Assemblée Législative, composée de nouveaux députés.

La pression de ces clubs était de plus en plus forte, avec un glissement progressif de députés modérés, dans l’Assemblée Nationale Constituante, à de futurs députés très révolutionnaires, voire « républicains » qui se querellent leurs futures places de pouvoir.

Ces derniers, situés plus à gauche sur l’échiquier politique du moment, étaient à l’origine de « l’emprisonnement » du roi et de la famille royale, au château des Tuileries. Ils n’avaient aucune confiance dans le roi et souhaitaient se débarrasser définitivement de la monarchie par la force.

Louis XVI avait de moins en moins de liberté pour se déplacer, depuis son arrivée au château des Tuileries. Obligé de quitter Versailles avec sa famille pour Paris, le 6 octobre 1790, il n’était plus le roi de France, mais uniquement, roi des Français, avec un pouvoir très limité et très contrôlé.

Il était sous la surveillance et la protection de la Garde Nationale, dirigée par La Fayette. Le Château de Versailles a été, depuis le départ du roi, abondamment pillé par les émeutiers parisiens.

Le comte de Provence, frère puîné de Louis XVI et futur Louis XVIII, s’exilera lui aussi le 20 juin 1791.

Du côté de la famille de la reine Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, c’est son frère Léopold II qui est l’empereur du Saint-Empire, avec lequel elle maintient une correspondance fréquente de la situation en France. Celui-ci, informé de l’évolution de la situation, ne cherchera pas à intervenir pour protéger sa sœur, ni même le roi Louis XVI.

 

2. Ce que cet épisode va changer.

La tentative d’évasion du roi et de sa famille, dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, aura des répercussions profondes sur l’ensemble des personnes assumant des responsabilités, aussi bien au sein de l’Assemblée Nationale Constituante, qu’au sein de la direction de la Garde Nationale.

Cet épisode va remettre en cause la construction d’un régime monarchique constitutionnel, la construction même de la Constitution en cours de rédaction, l’organisation de la future Assemblée législative et l’arrivée possible à moyen terme d’une République, par l’attitude du roi en trahissant son engagement de respecter la Constitution. Engagement pris devant le peuple de Paris, lors de la fête de la Fédération le 14 juillet 1790, donnant ainsi raison à tous ceux qui ne lui faisaient pas confiance et qui souhaitaient supprimer la monarchie.

C’est pourquoi, immédiatement après le retour du roi et de sa famille à Paris, fortement escortés par la Garde Nationale, mais aussi de patriotes, les autorités étaient fort embarrassées par cette tentative ratée. Certains, comme Jean-Sylvain Bailly, président de l’Assemblée Nationale Constituante et maire de Paris, ou La Fayette, ont prétexté vainement une tentative d’enlèvement du roi. La Fayette, commandant de la Garde Nationale, se sentant responsable de négligence, proposa sa démission.

Cet événement sera le début de la véritable rupture entre le roi et les députés. Craignant des débordements de la rue, la majorité des parlementaires derrière La Fayette et les responsables du centre gauche, le député de la noblesse Adrien Duport, le député de la noblesse Alexandre Théodore Victor de Lameth et le député du Tiers état du Dauphiné Antoine Barnave, décidèrent de rétablir le roi dans ses fonctions. Ils essayèrent avec beaucoup de difficultés de « terminer » la Révolution.

L’attitude de certains députés, face à cette tentative avortée d’évasion, voulant à tous prix maintenir la monarchie en place, va créer une profonde crise, notamment au sein du Club des Jacobins. La majorité d’entre eux, modérés, quitteront ce club pour fonder le Club des Feuillants, après l’autre épisode de la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791.

Les députés les plus à gauche du Club des Jacobins resteront, comme Maximilien de Robespierre, avocat d’Arras, député du Tiers état. Ce fut aussi le cas de Jérôme Pétion de Villeneuve député du Tiers état de Chartres, Pierre-Louis Roederer député du Tiers état de Metz, François Nicolas Léonard Buzot député du Tiers état d’Évreux et l’abbé Henri Grégoire député du Tiers état de Nancy.

D’autre part, au Club des Cordeliers, dont les membres les plus réactionnaires et les plus à gauche de l’échiquier politique du moment, souvent issus de la population « ouvrière » des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau de Paris, manifesteront par la violence leur désaccord avec le Club des Jacobins et le Club des Feuillants.

Au sein du Club des Cordeliers, les membres très influents comme Georges Danton, avocat à Paris, Camille Desmoulins, avocat et journaliste à Paris, Jean-Paul Marat, médecin et journaliste à Paris et Pierre-Gaspard Chaumette, profitèrent de l’épisode de Varennes, pour réclamer la déchéance de Louis XVI, et l’instauration de la République. Leur intervention eut lieu après avoir organisé la manifestation tragique au Champ-de-Mars à Paris le 17 juillet 1791, lourdement réprimée dans le sang par la Garde Nationale.

 

3. La fuite à Varennes, chronologie des événements.

Le 18 avril 1791, Louis XVI, voulant se rendre à Saint-Cloud, pour les fêtes de Pâques et y recevoir discrètement la communion de la main d’un prêtre réfractaire, vit sa voiture, bloquée place du Carrousel, par une foule de manifestants et de gardes nationaux, qui après l’avoir copieusement insulté, l’obligea à faire demi-tour, malgré l’intervention de La Fayette.

C’est à la suite de cet épisode que Louis XVI, valida enfin, le projet confidentiel de départ pour la place forte de Montmédy en Lorraine et préparé par le baron de Breteuil, le marquis de Bouillé et le comte de Fersen.

Le projet du jeune duc de Choiseul, neveu du ministre, prévoyait de suivre la direction de Metz, jusqu’à Clermont-en-Argonne, avec un relais pour changer les chevaux, tous les vingt kilomètres. Ensuite, la voiture du roi et de sa famille, bifurquera vers Montmédy, en empruntant un chemin passant par Dun-sur-Meuse et Stenay.

Là, pas mesure de précaution, il ne sera pas prévus de changer les chevaux dans un relais, mais grâce à quelques éléments de l’armée du marquis de Bouillé, qui attendront la voiture du roi. Le bourg de Varennes, sera donc le dernier poste relais pour les chevaux, ensuite le roi sera sous la protection de l’armée de l’Est.

Le 20 juin 1791, à la nuit tombée, il est convenu que le roi et sa famille quittent le château des Tuileries. Pour ne pas attirer les soupçons inutiles, Louis XVI, effectuera son habituelle cérémonie du coucher et quittera travesti la chambre en bourgeois, après le départ des curieux. Il se dirigera silencieusement vers le Petit Carrousel, point de rendez-vous fixé.

Il y sera précédé du Comte de Fersen, accompagné des enfants du roi, Madame Royale et son jeune frère. Il faudra attendre une heure encore, Madame Élisabeth, la sœur du roi, puis avec beaucoup de retard, la reine Marie-Antoinette, qui s’était perdue. La famille enfin réunie, utilise une citadine (voiture légère), pour rejoindre la porte Saint-Martin, où les attend une grosse berline de voyage, entièrement peinte en vert, sauf les essieux en jaune.

Deux des trois gardes du corps, qui vont les accompagner, grimpent sur la banquette extérieure avec le Comte de Fersen. Le troisième, chevauchera à quelques distances devant la Berline en vue de prévenir les différents relais pour les chevaux.

Au premier relais de Bondy, la berline accuse déjà plus d’une heure de retard, sur le plan prévu. Là, le Comte de Fersen, comme prévu, fait ses adieux à la famille royale, qui va poursuivre sa route vers le prochain relais.

Au second relais de Claye-Souilly, l’équipage est rejoint par deux femmes de chambre, parties en avance à bord d’un simple cabriolet. À cette étape, la berline accuse maintenant deux heures de retard sur l’horaire prévu.

Le 20 juin 1791, presque huit heures (20 heures), la berline, dans laquelle les fugitifs se détendent un peu, vient juste de dépasser Meaux. C’est à ce moment précisément que l’on découvre aux Tuileries l’absence du roi et de sa famille. La Fayette, à la tête de la Garde Nationale, est immédiatement informé de la fuite du roi.

La Fayette prend immédiatement les mesures radicales qui s’imposent en expédiant une dizaine d’écuyers dans toutes les directions possibles. L’un d’entre eux, un certain Bayon, sera, sans le savoir, sur le bon chemin. Celui-ci va aller vers l’Est, de relais en relais, qu’il informera de la fuite du roi.

Le 21 juin 1791, presque midi, un maraîcher de Claye-Souilly reconnaît avoir trouvé suspect le passage d’une grosse berline, très tôt dans la matinée, avec le passage plus tôt d’une petite voiture, avec deux femmes inconnues à son bord. Sa déposition recoupe celle du jeune cocher qui a conduit les deux femmes à Claye-Souilly. La Fayette, informé de ces éléments, confirme qu’il faut inspecter, au plus vite, la route qui mène de Paris à Verdun.

Le 21 juin 1791, vers une heure (13 heures), La Fayette envoie sur cet itinéraire, un de ses officiers, muni d’un décret signé par l’Assemblée Nationale Constituante, ordonnant l’arrestation de « tous les individus de la famille royale voulant sortir du royaume ». Au même instant, la berline est arrivée à Châlons-en-Champagne et accuse plus de trois heures de retard, sur l’horaire prévu. Elle n’a plus que six heures d’avance sur les équipes poursuivantes de La Fayette.

Le 21 juin 1791, vers 5 heures et demie (17 heures 30), le garde du corps Valory, parti en éclaireur devant la berline, arrive à proximité de Somme-Vesle où, d’après le plan prévu, il devrait rencontrer le baron de Choiseul et une quarantaine de hussards. Malheureusement, il n’y a personne au point de rendez-vous prévu. Que s’est-il passé pour justifier l’absence des militaires prévus pour la protection du roi, au premier lieu de rendez-vous ?

La berline avait accusé plus de trois heures de retard par rapport à l’horaire prévu. Aussi le baron de Choiseul, parti en avant-garde, la veille au soir, accompagné du coiffeur Léonard, a supposé que le plan d’évasion avait échoué.

Aussi, confie-t-il à Léonard le soin de remettre et de faire lire aux militaires, aux prochains rendez-vous de Sainte-Menehould et de Clermont-en-Argonne, un message, sur lequel il informe les différents postes des hussards qu’il est inutile d’attendre la berline du roi. Précisons ici que Léonard, dont le vrai nom est Alexis Autier, coiffeur personnel de Marie-Antoinette, a accompagné depuis Paris, le baron de Choiseul, sans avoir été informé des intentions de celui-ci ni du lieu de destination.

Le roi, informé par Valory, le garde du corps éclaireur, de l’absence des militaires, décide de poursuivre le chemin vers Sainte-Menehould, Clermont-en-Argonne et de bifurquer ensuite, vers Varennes-en-Argonne et enfin Montmédy.

Le 21 juin 1791, vers 11 heures du soir (23 heures), la berline entre sans escorte dans le bourg endormi de Varennes-en-Argonne. Le roi sait qu’on est forcément à ses trousses et se doute maintenant qu’on va finir par le rattraper. La nouvelle de sa fuite n’est pas encore arrivée dans ce village. La recherche a été orientée vers Verdun, en l’absence d’information complémentaire.

Là encore, conformément au plan prévu, il devait y avoir des chevaux de rechange pour la berline, fournis par les hussards du marquis de Bouillé et placés à l’entrée de la ville haute. Malheureusement, par précaution, un des officiers des hussards les avait dissimulés un peu plus loin, dans les communs d’une auberge de la ville basse. Sans la présence des militaires, impossible de savoir cela.

L’information, concernant la bifurcation de la berline en direction de Varennes-en-Argonne, aurait été communiquée par hasard, au chef de relais de Clermont-en-Argonne, par un de ses employés qui avait échangé les chevaux de la berline, moins d’une heure auparavant.

Le chef de relais nommé Drouet se lance à leur poursuite, en direction de Varennes-en-Argonne, afin de prévenir les responsables de cette municipalité. Lorsqu’il y arrive, la berline est toujours là et la dépasse sans y prêter attention. Il file direction l’église, pour rameuter les rares noctambules du village, puis court réveiller le maire et un épicier, encore debout à cette heure tardive.

La berline, n’ayant trouvé ni les soldats, ni les chevaux, finit par s’orienter vers la ville basse. Un pont étroit sépare la ville haute de la ville basse et lorsque la berline arrive à proximité du pont, elle est arrêtée par un petit groupe de personnes alertées par Drouet. Celles-ci sont armées de piques et de fourches.

L’épicier s’avance et demande aux voyageurs leurs passeports, puis les examine, à la faible lueur de l’estaminet. Les faux papiers sont remarquablement bien faits et il lui semble que tout est en règle. Drouet qui a fait la course poursuite depuis Clermont-en-Argonne insiste : « Ces gens sont déguisés, il s’agit bien du roi, de la reine et de leurs enfants ».

Embarrassés, l’épicier et le maire demandent aux occupants de la berline de les suivre pour éclaircir la situation. Alors qu’ils parlementent, quelques hussards, qui étaient restés en attente non loin de là, se rapprochent sans intervenir. Ces derniers, n’ayant eu aucune consigne claire, assistent aux discussions sans y prendre part. Les gardes du corps du roi, prêts à tirer les armes, attendent un signe de Louis XVI. Celui-ci, hélas pour lui et sa famille, fidèle à son habitude, veut éviter à tout prix toute effusion de sang.

A l’intérieur de l’épicerie, les fugitifs ignorent qu’ils sont à moins de cent mètres des chevaux de rechange, amenés par les hussards. A l’extérieur, la population du village alertée au son du tocsin, se regroupe devant l’épicerie. Au bout d’une heure, interminable, toujours pour confirmer les dires de Drouet, l’épicier est allé quérir Destez, un ancien juge, qui vécu naguère à Versailles, où son beau-père était officier de bouche de la reine.

À son arrivée, le juge se figea de stupeur, avant d’esquisser une révérence, en voyant les voyageurs. Reconnu, Louis XVI essaya d’expliquer la raison de son départ. Pendant ce temps, à l’extérieur, arriva une quarantaine de hussards, ceux qui devaient attendre la berline à Somme-Vesle et envoyés par le baron de Choiseul, pour protéger le roi et l’escorter jusqu’à Montmédy.

Louis XVI avait, juste avant son départ de Paris, rédigé un texte de seize pages, titré « Déclaration à tous les Français » puis appelé par les historiens « Testament politique de Louis XVI », expliquant les conditions et les raisons qui l’ont amené à choisir finalement de s’éloigner de l’Assemblée Nationale Constituante.

Il avait confié ce document à son intendant La Porte, en lui demandant de le remettre à La Fayette ou à Alexandre de Beauharnais, le président de l’Assemblée, douze heures après son départ. Vous pouvez consulter une copie de ce document, en cliquant sur le lien suivant : « Testament politique de Louis XVI »...

Louis XVI, qui aurait pu exploiter la situation en sa faveur. Avec l’arrivée des hussards, alors qu’il se trouvait avec sa famille à moins d’une heure de Montmédy, va pourtant décider de rebrousser chemin et attendre le matin suivant pour retourner vers Paris.

En faisant ce choix, le roi n’était absolument pas conscient des risques qu’il prenait pour lui et sa famille, ni même des conséquences pour la monarchie et la France plus globalement. Ce choix lourd de conséquences va changer le cours de l’histoire de France et va marquer définitivement le début de la « terreur » qui sera réclamée avec véhémence et mise en place par les révolutionnaires du Club des Cordeliers et des gauches parisiennes.

Pour éviter quelques effusions de sang, ce soir-là, à Varennes-en-Argonne, Louis XVI ne sait pas encore que sa décision va entraîner, les mois suivants, un véritable bain de sang dans toute la France.

Paris, informé de la situation et des risques de violence, de la part des foules haineuses surtout dans la capitale, envoie une forte escorte de la Garde Nationale et trois députés (Pétion, Barnave et La Tour-Maubourg), pour assurer un retour à Paris de la famille royale, dans des conditions de sécurité.

Les émissaires et les Gardes Nationaux, envoyés par La Fayette, arriveront à Varennes-en-Argonne le 22 juin 1791, accompagnés d’une foule importante de gens armés, venant des villages voisins. Les députés eux, arriveront à Varennes-en Argonne le 23 juin 1791 et après s’être installés dans la berline, ceux-ci accompagneront la famille royale jusqu’à Paris, où ils arriveront le 26 juin 1791, accueillis par une foule extrêmement violente.

Le coiffeur Léonard sera soupçonné d’avoir dénoncé lui-même la fuite du roi et de la famille royale vers Montmédy en passant par Varennes-en-Argonne, au poste relais de Clermont-en-Argonne, mais personne n’a pu le confirmer. Celui-ci a tout simplement définitivement disparu, immédiatement avant l’interpellation des fugitifs à Varennes-en-Argonne.

Le baron de Choiseul porte une grande responsabilité dans l’échec à cette tentative d’évasion, pourtant très bien préparée. En effet, si les soldats n’avaient pas bougé des lieux de rendez-vous prévus, le roi et sa famille auraient pu rejoindre Montmédy, escortés par plus d’une cinquantaine de hussards. L’histoire de la Révolution et de la France aurait été tout autre que celle que nous connaissons.

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